Rôles de l’école francophone

Un rôle langagier, culturel et identitaire irremplaçable

Le rôle de l’école francophone en milieu minoritaire dépasse celui d’une école en milieu majoritaire : outre les savoirs, les savoir-faire et les savoir être habituellement développés par le systèmes scolaire, l’école francophone en milieu minoritaire doit développer les savoir-vivre ensemble et les savoir nécessaires à la préparation des gens qui assureront l’avenir des communautés francophones.

L’école francophone en milieu minoritaire doit faire en sorte que l’élève utilise le français non seulement pour communiquer de façon efficace dans la vie courante et scolaire, mais aussi pour penser, pour apprendre, pour être critique par rapport à ce qu’il vit et à ce qu’il est, pour se construire une identité, pour se créer un espace culturel, pour aménager un territoire, pour exercer un pouvoir d’initiative et pour prendre en main son propre développement. Ce rôle langagier, culturel et identitaire de l’école francophone est affecté d’un enjeu important : former des « bâtisseurs » capables d’assurer la vitalité future des communautés francophones.

Quelques implications pédagogiques

C’est le rôle langagier, culturel et identitaire assigné à l’école francophone en milieu minoritaire qui est, dans une très large mesure, à l’origine des structures scolaires francophones qui ont été établies dans les années 90. Il importe désormais d’investir pleinement celles-ci d’une vision pédagogique qui soit totalement orientée sur l’épanouissement langagier, culturel et identitaire des élèves. Par conséquent, l’école francophone doit offrir aux élèves un milieu culturel, un climat d’apprentissage et des situations d’apprentissage qui leur permettent :

  • de développer une maîtrise de la langue française;
  • de développer un sens de l’initiative, de la responsabilité et de l’autonomie;
  • de s’engager dans un cheminement culturel et identitaire;
  • d’acquérir les savoirs essentiels au développement linguistique et culturel de communautés francophones.

L’école française langue première :

Pour l’enfant francophone, l’école française « langue première » se distingue des les écoles du système d’éducation albertain, comme l’institution privilégiée qui assure la transmission de la langue et de la culture de la communauté francophone.

L’école française langue première fournit à l’enfant francophone l’occasion d’acquérir les connaissances et les habiletés requises pour devenir un citoyen autonome, responsable, soucieux des autres et capable de contribuer au bien-être de l’ensemble de la société et au renouvellement et à l’épanouissement de la communauté francophone.

Jurisprudence liée à l’article 23 pour les communautés francophones

Un jugement de la Cour suprême du Canada (1990) affirme que l’article 23 a trois fonctions essentielles quant à la protection de la langue et de la culture des minorités de langues officielles :

  • l’épanouissement des langues officielles;
  • l’atténuation de l’érosion des minorités;
  • la création de structures institutionnelles.

Les communautés francophones et acadiennes se sont donc appuyées sur l’article 23 pour établir un système éducatif qui leur est spécifique et qu’ils ont le droit de gérer. Par ailleurs, des jugements successifs de la Cour suprême du Canada (Alberta en 1990; Manitoba en 1993;

Colombie-Britannique en 1996; Île- du- Prince- Édouard en 2000) ont aidé à cerner la nature de l’éducation française en milieu minoritaire.

L’article 23 et les jugements qui en ont découlé contribuent donc au maintien et au développement de la langue et de la vitalité linguistique et culturelle dans les communautés francophones au Canada.